lundi 25 août 2025

DANS LE FASCINANT LABORATOIRE PICTURAL DE L'ARTISTE PEINTRE ZOEY FRANK.


L'artiste peintre américaine Zoey Frank ressemble à une scientifique.  Chaque jour, elle fait de la recherche en peignant ses tableaux.  Elle évolue d'un tableau à l'autre, chaque toile répond formellement à l'autre.  Curieuse, elle questionne, enquête, formule des hypothèses dont elle vérifiera la validité en peignant.

Elle entretient une sorte de conversation ou de dialogue avec sa toile.  Ça devient une rencontre entre elle et son sujet.  Une rencontre qui s'enrichit au fur et à mesure de son dénouement, et qui parvient à définir sa propre façon de percevoir son environnement, et le monde.

Sans plan pré établi, sans thème ou objet particulier, elle part presque du hasard, ou d'une idée furtive, pour se lancer dans une recherche formelle active.  Le point de départ pourra aussi être l'application d'une étude de couleurs, ou un simple croquis.  Un élément en appellera un autre.  S'il ne convient pas au premier, ou au 10e, il sera effacé partiellement, gratté, enlevé, superposé, ou modifié.

GIRL  IN  STRIPED  SHIRT

Une toile ne sera finie que si l'oeil averti de Zoey Frank n'accroche nulle part sur le canevas.  Si tout est respecté : composition, espace,  couleurs, équilibre, rythme, tension, lumière.  Ou si un problème précédent a bien été résolu.

Le tout est fait dans un but esthétique, qui fait briller les petits détails, les petites choses ordinaires, anodines, ou négligées, qui deviennent tout à coup, par son art, des objets ou des motifs de beauté, qui nous touchent avec éloquence. 

Ce qui est extra avec cette artiste née en 1987, à Boulder, au Colorado, c'est la riche diversité de ses oeuvres.  Elle ne se cantonne pas, comme beaucoup d'autres peintres, à un style, un genre, ou à un sujet en particulier.

BRUNCH

Certains peintres sont strictement des paysagistes, des portraitistes, des naturalistes, etc.  Zoey Frank peut être tout cela à un moment ou à un autre.  Sa peinture évolue sans cesse, mais elle semble aller de plus en plus vers l'abstraction.  Bien que le figuratif garde toujours une place pour bien ancrer la composition dans la vérité. 

Enfant, la petite Zoey passait beaucoup de temps à dessiner ou à fabriquer des choses.  À l'école, en 7e année, après une leçon portant sur la Renaissance Italienne, c'était décidé : elle serait une artiste.

L'été suivant, elle suit des cours de dessin, et la suite de son éducation fut orientée vers l'art pictural.  Rendue à l'étape de l'apprentissage au niveau collégial et universitaire, Zoey s'impatiente et choisit une formation plus pratique en s'inscrivant à "l'Atelier Classique de la Gage Academy of Art".  Elle étudie avec Juliette Aristides.

SANDWICH  # 2

À cet endroit, elle acquiert les techniques et les compétences de base du métier de peintre (leçons d'anatomie, d'observation, de structures).  C'est une formation traditionnelle, classique.  On apprend ce qu'il faut faire, et ne pas faire.

Mais les procédés enseignés à cette école sont trop limitatifs ou étouffants pour Zoey Frank.  Certes, ils fournissent des outils utiles et nécessaires pour savoir peindre, mais la jeune peintre voudra rapidement s'affranchir des normes que ces procédés sous-tendent.

Frank sent alors le besoin de pousser plus loin son désir de se perfectionner.  Elle fait sa maîtrise en art (Master of Fine Arts) au Laguna College of Art and Design, à Laguna Beach, en Californie.

LEMON  TREE


Dans cette école, elle apprend grâce à une grande variété de professeurs.  Elle apprend aussi au contact d'une multitude d'étudiants venant de tous les horizons.  Les travaux pratiques, également fort diversifiés, lui permettent d'essayer des techniques et des méthodes nouvelles, qui vont l'orienter vers la découverte de sa propre façon personnelle de peindre.

Zoey Frank n'attendra pas de maîtriser tout son savoir technique ou professionnel pour commencer à peindre sérieusement.  Déjà, durant ses études, -et pour justement payer ses études-, elle vendra ses toiles sur le marché public.  On lui a pourtant conseillé le contraire, c'est-à-dire, attendre d'être bien établie avec un bon nombre d'oeuvres valables, avant de les publier.

Mais, puisque, instinctivement, le talent est déjà là, et qu'elle veut explorer l'univers visuel vers lequel elle tend, et pour lequel elle se passionne au plus haut point, Zoey Frank lance sa carrière, sans attendre.  Les ventes hâtives de ses toiles, l'attention et la collaboration rapides des galeries d'art, lui prouvent qu'elle avait raison de précipiter ses débuts professionnels.


Bien sûr, Zoey Frank ressentait de l'incertitude et de la vulnérabilité en se lançant si jeune dans l'exigeant monde commercial.  Après avoir progressé dans son métier, madame Frank a pu jeter un oeil critique sur ces premières toiles rendues publiques.  Elle y a vu les défauts et les erreurs, mais elle a aussi constaté qu'ils lui avaient servie à progresser dans son développement en tant qu'artiste.  Elle avait simplement fait de son mieux, à cette étape précoce de son cheminement...

Sa façon unique de peindre, elle l'a davantage apprise par elle-même, en autodidacte, en observant les oeuvres des grands maîtres à travers l'Histoire.  En comprenant, adaptant et modernisant leur approche, leur langage pictural, leur style, leur perception du réel, et leur manière de peindre.  Zoey Frank pourra même s'inspirer de leurs divers procédés à travers les époques (médiéval, cubisme, moderniste, etc) pour peindre différemment un même objet, aussi banal ou stupide qu'un sandwich, par exemple.    

Cette étude de l'évolution historique de l'art de peindre a exacerbé cet intérêt initial et primordial dans son propre art : montrer le mouvement, le changement progressif des objets, des endroits, des situations, et des êtres.  Ce faisant, Zoey Frank refuse le concept de "nature morte", et on verra dans ses toiles beaucoup de fragmentations, et de superpositions.
  
KIRSTEN

Par exemple, des objets, des plantes, des endroits, pourront être peints plusieurs fois selon qu'ils auront vieilli, ou changé en fonction du temps, ou de la lumière extérieure; au fil des heures de la journée ou des saisons.  La toile pourra même conserver des éléments rappelant l'état initial du début du changement, ou les étapes suivantes du mouvement.

Madame Frank aime jouer avec les échelles de grandeur des objets et des figures sur ses tableaux.  Elle veut établir des relations actives, entre les divers éléments de ses compositions.  Dans l'espace de ses toiles, chaque endroit, chaque objet, chaque forme, chaque couleur, chaque position, est d'importance égale.  Même l'arrière plan...

Chacun des élément est une pièce du puzzle, et il doit être placé au bon endroit, au bon moment.  Tant qu'il ne l'est pas, Zoey cherchera ce qui ne va pas dans la composition du tableau. Elle pourra ajouter, enlever, modifier l'élément problématique dix fois, vingt fois, jusqu'à ce qu'elle ait trouvé la solution satisfaisante qui s'accorde à l'ensemble des parties de l'oeuvre. 
 
TABORET













L'élément manquant, qui sera ajouté, est souvent insolite : une couleur surprenante, une plante exotique, un oiseau en cage, ou une forme géométrique inattendue.  Tout ça pour dynamiser l'ensemble de la toile, attirer la curiosité ou l'attention de l'observateur, en le déstabilisant un peu...

Ce qu'elle vise par ce procédé, c'est créer un impact, un choc visuel, sans que le sujet ait nécessairement une signification explicite.  Elle dira : «Je ne veux pas peindre ce que je vois, mais ce que je ressens en peignant».  

Son approche est profondément contemporaine.  Elle valorise le processus, l'intuition, la transformation.  Elle ne cherche pas à illustrer un sujet, mais à faire émerger une peinture vivante, vibrante, qui reflète son cheminement artistique personnel.

POOL  PARTY

Zoey Frank utilise la peinture comme un laboratoire visuel pour tester, déconstruire et réinventer les règles de la composition, de la couleur et de l'espace pictural.  Elle procède par essais et erreurs, un peu à la façon d'un savant dans son laboratoire.  Chaque correction est une avancée vers une découverte révélatrice.  Elle cherche à équilibrer les couleurs et les masses.  

C'est toujours un "work in progress" expérimental, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à apporter ou à modifier pour faire du tableau une réussite.  Selon que Zoey Frank rencontre des difficultés ou des problèmes, en peignant une toile, celle-ci pourra demeurer incomplète, ou en "jachère", pour des semaines ou des mois, en attendant que le temps fasse son oeuvre.

Elle ne s'acharnera pas en vain, ou jusqu'à l'écoeurement, sur une toile difficile, qui refuse de livrer ses promesses, ses clés, ou ses secrets.
 
WHITE  DRESS

C'est ainsi que madame Frank pourra avoir une dizaine de tableaux en attente.  Pas question de forcer les choses pour, par exemple, fournir un nombre "x" de toiles pour une exposition à venir.  Dans son travail quotidien, c'est essentiel de garder la fraîcheur et l'élan initial. 

Puisque chaque tableau de Zoey Frank est le fruit d'expérimentations de toutes sortes qui se révèlent dans plusieurs couches de peinture sur la toile, l'observation de ses oeuvres, par l'amateur d'art, devient un voyage visuel qui provoque une sorte de rêve éveillé, entre le réel et l'irréel, entre la perception et le sentiment.

Chaque regard dévoile de nouveaux détails du tableau, qui tracent une perspective originale et racontent de nouvelles parties d'une histoire captivante, quoique, parfois, assez déroutante.

PARADE

Puisque les oeuvres figuratives de madame Frank intègrent de plus en plus de caractères abstraits, il me semble qu'elles s'approchent du surréalisme, sans en épouser pour autant le côté sombre, et sans devenir brouillonne.  Au contraire, ses peintures demeurent charmantes, et un brin innocentes, ou doucement nostalgiques.

Elle ne sait pas elle-même ou ses expérimentations de "laboratoire" vont la conduire dans le futur.  Mais à en juger par le chemin parcouru, on ne risque pas d'être déçu par son évolution.



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Comme l'art pictural, l'art d'être belle, pour une femme, a évolué parfois de manière surprenante, à travers l'Histoire.  Je partage certains de ses secrets sur mon site web intitulé «Belles à Croquer» : https://bellesacroquer.blogspot.com/2025/03/le-stupefiant-secret-de-beaute-de-diane.html.

Et sur mon blogue «Plein mon Casque», j'aborde le sujet du vieillissement pour la génération des "Baby Boomers".  Avec eux, on n'aura pas les "petits vieux" qu'on avait avant : https://pleinmoncasque.blogspot.com/2025/08/les-baby-boomers-facent-lagisme-et-au.html.
  

jeudi 20 mars 2025

GIOVANNI SANESI : L'INTEMPOREL À LA RECHERCHE DE L'ÉTERNEL...



LE  JEUNE  ITALIEN  DE  32  ANS  S'EST  HISSÉ  RAPIDEMENT  PARMI  LES  GRANDS  PEINTRES  CONTEMPORAINS.

Les œuvres du peintre italien Giovanni Sanesi sont loin d'être ordinaires. Elles reflètent son somptueux lieu de naissance, situé près d'une des plus belles villes artistiques du monde, Florence. Elles sont imprégnées de son incroyable cocon familial composé de pas moins de 17 frères et sœurs. Elles sont influencées par ses études de philosophie qui l'ont conduit à orienter son travail sur la condition humaine et les relations sociales.


Depuis son plus jeune âge, Sanesi est passionné par l'expression artistique. Que ce soit la peinture, le dessin, la sculpture, la musique, la photographie ou la vidéo, tout l'intéresse et l'inspire.

À l'âge de 9 ans, il fréquente déjà l'école d'art Léonard de Vinci de Prato, où son talent précoce lui permet d'être immédiatement admis dans des cours pour adultes.



Deux ans plus tard, il se fait connaître du grand public en participant à une exposition organisée par sa municipalité de Prato et le Centre Luigi Pecci.

Ensuite, pendant une dizaine d'années, il perfectionnera son art au contact de divers maîtres à l'Institut d'Art de Porta Romana à Florence.


Sa renommée s'est développée à un rythme accéléré, tant au niveau national qu'international, grâce à des participations à des concours prestigieux tels que l'Arte Laguna de Venise, la Biennale méditerranéenne BJCM, la Galerie Agora de Chelsea à New York, et l'exposition "Taci anzi parla" sous les auspices de la Gallery of Modern Art.

Sanesi travaille principalement à partir de documents vidéo ou photographiques représentant son environnement, que ce soit en Italie ou aux États-Unis.


Il utilise un mélange de résines, d'acryliques, d'huiles et de techniques de peinture numérique pour créer des oeuvres ayant pour thèmes la société post-pandémique, les problèmes contemporains liés à la sensibilisation à l'environnement, la fluidité des genres et les avancées technologiques.  Il souhaite témoigner de l'évolution du monde et illustrer notre époque.

L'identité des individus, les différences chez les humains, leurs relations, l'équilibre entre isolement et intimité, ainsi que le passage du temps sont d'autres sujets de prédilection de ses toiles.


Le cadre de ses recherches, de son travail, est complexe et long à exploiter.  Il a déclaré, lors d'une de ses expositions à Prato, en 2021 : «Mes oeuvres ne sont jamais vraiment achevées.  Certaines toiles ont dû attendre des années avant d'être enfin peintes : parfois, on n'arrive jamais à mûrir ce qu'on veut dire et l'oeuvre reste inachevée, car elle attend qu'on vive intérieurement l'expérience qu'on veut raconter.»

Ce que le jeune peintre cherche à accomplir, en fin de compte, c'est d'exprimer des moments et des images véritablement marquants de la vie. : «Il y a une sorte d'intemporalité dans certains moments de la vie» explique-t-il.  «...on le sait parce qu'on se souvient clairement de ces images, et dans certaines ouvres d'art, cela se voit.  Certaines choses persistent au-delà du temps, car elles sont au-delà de lui.  J'essaie de capturer ces instants éternels dans mes toiles.»


Ces moments forts, au cours de relations humaines particulièrement riches, ont façonné son expérience et donné du sens à sa vie, tant en tant qu'artiste qu'en tant que personne.

Pour rendre ce qu'il ressent sur ses tableaux, Sanesi emploie plusieurs matériaux, des couleurs vives et fortes, de même que des signes incisifs.  Le surréalisme n'est jamais loin.  Il peint la lumière de façon extraordinaire, particulièrement dans ses arbres, ses ciels et ses cours d'eau.



Ses toiles racontent une histoire qui nous transporte dans un univers où le temps semble suspendu, où tout devient possible. Ses personnages sont enveloppés d'un flou qui les fait apparaître comme dans des rêves ou des mystères.

À 32 ans seulement, Giovanni Sanesi n'a pas fini de nous émerveiller par ses oeuvres singulières et originales.  Jusqu'à quel niveau d'excellence ses découvertes et son art pourront-ils nous entraîner dans son monde de rêve et de fantaisie ?

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La beauté s'exprime dans les arts comme la peinture, mais elle s'inspire souvent de la beauté corporelle des femmes.  C'est ce que veulent illustrer mes blogues "BELLES À CROQUER" (https://bellesacroquer.blogspot.com/2022/09/emily-ratajkowski-au-dela-des.html); "COVER GIRLS DU SPORT" (https://covergirlsdusport.blogspot.com/2024/02/malia-manuel-la-perle-du-pacifique-si.html); OU "STARS ON BEACH" (https://starsonbeach.blogspot.com/2024/12/after-end-of-eras-tour-vacation-on.html). 

samedi 6 juillet 2024



MEG : UNE  ADOLESCENTE  QUÉBÉCOISE  QUI  FAIT  COURIR  LES  AMATEURS  ET  LES  COLLECTIONNEURS  DE PEINTURES...


D'exposition en exposition de ses oeuvres, la jeune artiste peintre Mégane Fortin (alias MEG), de Stoneham, au Québec, bat des records pour la rapidité avec laquelle elle vend ses toiles.

Déjà, il y a sept ans, à l'occasion de ses premiers vernissages, l'adolescente maintenant âgée de seize printemps, voyaient ses tableaux être achetés en quelques jours.  Puis, l'an dernier, l'entièreté de sa collection "2 vies" (dix-neuf toiles) trouvait preneurs en dix minutes, à la galerie d'art Perreault de Québec.

Puis, plus récemment, cette année, au Festival Doucouvr'ART, toujours dans la vieille capitale québécoise, MEG, nommée présidente d'honneur de l'événement, ne prenait que sept minutes pour disposer de sa nouvelle collection.  Amateurs, admirateurs et collectionneurs, venant d'aussi loin que l'Europe, jetaient leur dévolu sur ses peintures abstraites, aux couleurs vives.



Ses expositions sont devenues des événements.  Avant les ouvertures, plus de 150 personnes font la file à l'extérieur des galeries, en attendant de pouvoir admirer les oeuvres de la jeune peintre surdouée.

Les commandes, les offres et les demandes s'accumulent.  Son carnet est rempli pour au moins trois ans.  Son passage au Artexpo de New York, l'an dernier, n'a fait qu'amplifier sa popularité.  Plus de 30 000 visiteurs ont défilé devant ses toiles.  L'effet était d'autant plus fort qu'ils pouvaient observer ses peintures en 3D, grâce à des lunettes spéciales.  Un fait unique parmi les exposants, dont MEG était évidemment la plus jeune.

Encore là, Mégane est revenue chez elle les mains vides, puisque tous ses tableaux sont partis entre les mains de collectionneurs internationaux.



Comment expliquer un tel engouement pour le travail de cette artiste précoce qui peint depuis l'âge de sept ans ?  Son style original et si personnel, ses créations flamboyantes aux couleurs si riches, y sont sûrement pour quelque chose.  Si MEG exprime ses émotions par la peinture, celles-ci rejoignent les personnes qui regardent ses oeuvres.  Certains admirateurs sont même émus jusqu'aux larmes à la vue de ses tableaux.

Ses compositions aux traits éclatants sont si recherchées qu'elles sont reproduites sur plusieurs objets commerciaux : chaussures, vêtements, serviettes, étiquettes de bouteilles de bière, etc.   Ses toiles se retrouvent également dans des bureaux, et elles sont mises en valeur dans des entreprises importantes.

Le talent de Mégane est inné.  À quatre ans, elle passait son temps à dessiner.  À l'école primaire, occupée par ses études, elle était frustrée de ne pas avoir assez de temps pour peindre.  Voyant cela, sa mère décida de lui adjoindre un professeur pour développer ce talent précoce et dévorant !  De 2015 à 2018, le peintre Maurice Louis la guide à titre de mentor.



Dès le départ, Maurice Louis est impressionné par le naturel et les réflexes artistiques de sa jeune élève.  Il dit : «MEG prend du recul avant d'appliquer la couleur.  Elle regarde sa toile sous différents angles avant de continuer.  L'harmonie et l'équilibre des masses démontrent qu'elle sait ce qu'elle fait.»

 À partir de 2018, c'est l'artiste peintre Marie-Josée Lépine qui prend la relève de Maurice Louis pour parfaire la formation de MEG.  C'est un coup de coeur immédiat pour la nouvelle tutrice.  Elle voit le potentiel énorme de l'enfant prodige.  Elle remarque : «Mégane crée avec l'énergie de l'enfance, avec un contrôle et une technique qu'elle semble maîtriser depuis des années.  Elle ose, et ses toiles, épurées et puissantes donnent envie d'y plonger.»

Madame Lépine ajoute que sa protégée a «un instinct acéré pour l'art» (pur et vrai...) «il y a une énergie, une émotion qui nous est transmise.  Ça ne s'enseigne pas.  Il y a des gens à qui on pourrait enseigner plein de techniques, mais qui n'ont pas naturellement cette articulation naturelle pour faire quelque chose qui est beau, qui est esthétique et qui est toi.»



L'année suivante, en 2019, la carrière de MEG prend vraiment son envol.  Un envol de grande envergure.  Son talent est reconnu à l'international.  À douze ans à peine, elle remporte le Prix "Internation'Art" (vote du public).  Elle est aussi lauréate du Prix "Découverte Artistique de l'Art Total Multimédia (expert en art), et la jeune merveille obtient le Certificat de Reconnaissance du Musée d'Art Contemporain VR3D de Longwy (France).

Mégane est acceptée au sein du Collectif Internationnal d'artistes "ArtZoom" qui en fait une professionnelle de son art.  Expertisée, la valeur de ses oeuvres est établie pour les marchés canadiens, américains et européens.

Son premier vernissage "professionnel" a lieu à Los Angeles (USA) en janvier 2019.

Plus les médias parlent de MEG, plus sa renommée grandit rapidement.  Elle est en demande un peu partout et ses ouvrages sont très recherchés.  Ses toiles se vendent entre $ 1 000 et $ 2 500 US.  Elle pourrait exiger le double de ces prix, mais elle veut que ses créations demeures accessibles au monde "ordinaire", aux moyens plus modestes.  Aux gens de son pays.  Ceux qui continuent de l'encourager et de la soutenir depuis ses tout débuts.



Son immense succès la surprend.  Elle ne s'y attendait pas.  Elle se sent privilégiée de pouvoir vivre de son art, si tôt dans sa vie.  Elle a un besoin vital de peindre.  C'est essentiel à son équilibre mental.  À son bonheur.  Mais elle ne veut pas devenir une usine à production pour répondre aux nombreuses commandes ou demandes qui viennent de partout.

Tant que l'inspiration est présente, MEG veut la suivre sans forcer, sans exagérer, sans excès, à un rythme contrôlé.  Pour éviter de se "brûler" : «Ce que je préfère, c'est peindre.  Et j'ai la possibilité de vivre de mon art.  C'est ce que j'aimerais continuer de faire comme travail.  Enseigner, faire des expositions dans le monde.  Mais je me garde une autre porte de sortie quand même, alors je vais aussi poursuivre des études dans le domaine muséal.»

Très mature dès ses douze ans, elle a en effet désiré partager sa passion pour la peinture en devenant enseignante pour les élèves de son école.  Professeur aussi précoce qu'artiste avant l'âge !  Modeste, elle croit que ses apprentis peuvent faire aussi bien qu'elle.


Mais ceux-ci n'ont pas tous ce don étrange et rare sur lequel Mégane Fortin peut compter pour se distinguer du commun des artistes.  En effet, MEG est "atteinte" du phénomène de la synesthésie.  Cette particularité neurologique singulière se caractérise par l'association de deux ou plusieurs sens.

Ainsi, pour la jeune Québécoise, les couleurs de ses tableaux vont de pair avec des calculs mathématiques.  Par exemple, 8 X 8 = 64 désigne la couleur mauve.  6 X 6 = 36, c'est le rouge.  Chaque mois de l'année représente aussi une couleur : avril est rose, novembre est mauve, mai et juin sont verts...

On ne peut que se demander jusqu'où ira la progression et l'avancement de cette jeune artiste si étonnante.  Comment évoluera-t-elle ?  C'est à suivre !!!