S'il est vrai que notre terre est une vallée de larmes... Si nos espoirs de bonheur finissent par s'échouer comme des naufragés sur les récifs de la mort de nos amours, de nos fidèles animaux de compagnie, de nos amis, de nos êtres chers... Si la mort de nos proches nous assomme, nous fait perdre conscience, nous plonge dans la froideur et la noirceur des ténèbres...
Après le choc de la mort, après le déni et l'incompréhension qui s'ensuivent; après la colère qui nous envahit; vient cette immense tristesse qui semble nous vider de notre propre vie... Comment soulager notre douleur et notre affliction ? Qui peut nous donner un peu d'apaisement, de sérénité, de paix, pour finir par accepter l'inévitable ?
Pour certains endeuillés, la foi, la prière et la religion peuvent les aider à passer à travers cette épreuve terrible de la mort d'un être aimé. Leur foi profonde en la résurrection, ou leur croyance en une réunion future avec leurs chers disparus, dans un monde meilleur, peut même raviver leur spiritualité et changer leur vie pour le mieux.
Pour d'autres, c'est la mère nature, le soleil, les espaces verts, la paix des champs, une mer qui vous berce dans ses flots, le grand air de la montagne, le chant des oiseaux, ou simplement le temps qui passe et un peu de méditation, qui arrangeront les choses, leur permettront de retrouver l'équilibre, de remettre de l'ordre dans leurs idées et leur vie.
Et puis, c'est aussi le rôle de l'art et des artistes de guérir, de bercer, de consoler les humains quand ils souffrent ou sont désespérés. Il existe un art du deuil, une façon de le traverser pour qu'il devienne une expérience positive. Pour que les endeuillés évitent de sombrer dans les regrets, les remords, les tourments, la confusion, la dépression.
Le remède le plus efficace pour soigner ces malaises est la chaleur humaine. Il faut que la personne affligée puisse compter sur l'écoute attentive, la compréhension et l'amour des siens. Elle doit exprimer ses sentiments, sa douleur, sa tristesse afin de s'en libérer petit à petit.
Si elle ne trouve pas les mots ou les moyens pour le faire, c'est l'oeuvre d'un artiste : une chanson, une musique, un poème, le tableau d'un peintre qui pourra la secourir ou l'aider à "réussir" son deuil.
Les artistes eux-mêmes, ces experts de l'expression et de la communication, répètent souvent que leur art est une thérapie qui leur permet de vivre ou de supporter la vie. Face au deuil (le leur ou celui de leurs proches), c'est leur plume, leur instrument de musique, leur pinceau qui leur permet de descendre au plus profond des âmes, d'y voir clair, et de trouver les moyens de la réconforter.
À titre d'exemple, la chanson intitulée "À ma mère" (aussi connue sous le titre "Perce les Nuages") écrite et composée par Paul Daraîche, est faite d'une poésie toute simple mais qui dit tout ce qu'un enfant endeuillé ressent et devrait dire à sa mère, elle qui, en perdant le conjoint avec qui elle vivait un amour fusionnel, se trouve à perdre la moitié de son être.
Aussi simple soit-elle, c'est une grande chanson, une merveilleuse berceuse qui remplit bien ce rôle d'instrument de consolation de la douleur humaine.
Quelle belle idée de demander tour à tour au grand soleil, au vent de la mer et à une étoile de la nuit de se faire tout à la fois messagers et acteurs afin de soutenir des personnes affectées par la perte d'un être cher.
Ce n'est pas pour rien que tant de chanteurs et de chanteuses ont repris cette oeuvre bienfaisante, entre autres : Isabelle Boulay, Patrick Normand, Mario Pelchat, etc.
Cette mélodie est également jouée lors de funérailles. La voici, interprétée par Isabelle Boulay, et accompagnée d'images que j'ai sélectionnées...